Aujourd’hui c’est mon anniversaire et j’ai 33 ans, l’âge de la renaissance.
Avoir 30 ans, cela fait un petit choc et puis on finit par s’y habituer. Les deux années qui suivent ne font pas de vague et puis arrive la 33ème année qui a, je trouve, un peu plus d’allure. 33 ans, c’est l’âge du Christ et de sa résurrection. J’y pense depuis un an en me disant que c’est une forme de renaissance. Quand j’ai décidé d’apprendre à jouer du luth à la rentrée, je n’ai pas hésité longtemps entre le luth renaissance et le luth baroque. J’ai choisi le premier pour me baigner dans les belles harmonies de John Dowland, mais aussi pour la sonorité et la symbolique de son nom, pour qu’il fasse écho à mon nouvel âge.
Je profite de cette journée d’anniversaire pour partager avec vous les très belles photos qu’Eve Saint Ramon a faites à l’automne, de mon luth et moi.
De Brocéliande à Kyoto
Eve avait pour projet de faire une série de photos inspirées des estampes japonaises. L’idée n’était pas de reproduire l’imagerie traditionnelle mais de jouer autour de certains de ses codes, comme le rapport à la nature, la suspension du mouvement et la rêverie qui imprègne les compositions.
J’ai tout de suite pensé à poser avec mon nouvel instrument : si les Geisha jouaient du Shamisen au 17ème siècle, quoi de mieux qu’un luth renaissance pour opérer le glissement ?
Pour compléter le versant occidental, je me suis inspirée de la légende arthurienne et plus particulièrement de l’opulente chevelure de Guenièvre.
Nous sommes allées par un beau dimanche d’octobre dans le parc de l’île Saint Germain et après l’avoir traversé (presque) incognito en kimono, nous nous sommes installées dans les feuillages balayés de brise et de soleil.
Après le bain
En rentrant, nous avons laissé le luth de côté, bien à l’abri dans son étui, pour finir par quelques portraits.
Sur ces belles images, je file, j’ai de nouvelles mélodies à déchiffrer et un goûter d’anniversaire qui m’attend !
Si le luth vous intéresse, je vous conseille d’écouter les très beaux albums d’Hopkinson Smith et de suivre l’actualité de la Société Française de Luth : les 1er et 2 avril 2017 auront lieu les Journées du Luth à Paris, un rendez-vous à ne pas manquer pour découvrir ce charmant instrument.
Magnifiques photos ! Il y a de la féerie, oui, mais aussi un je ne sais quoi préraphaëlite, je dirais…
Bon, du coup me voilà intriguée par ton apprentissage du luth. As-tu un·e prof, ou bien apprends-tu par toi-même à l’aide d’une méthode ? J’imagine que les cours de luth ne doivent pas courir les rues…
Je trouve ça charmant en tout cas ! Comme c’est un instrument que je connais peu, je vais écouter quelques albums de Hopkinson Smith pour me faire une meilleure idée.
Ah et au fait : joyeux anniversaire :)
Merci Kreestal !
En cherchant sur le site de la Société Française de Luth, j’ai trouvé plusieurs professeurs sur Paris, j’en ai contacté quelques uns et puis j’ai un peu choisi au hasard celui qui m’enseigne le luth aujourd’hui et je ne regrette pas, il est super, c’est Rémi Cassaigne.
Aux côtés d’Hopkinson Smith, Hopy pour les intimes, il y a aussi Paul O’dette qui joue du luth renaissance et qui est une référence en la matière.
C’est un instrument très agréable à jouer : il est léger, à taille humaine, on sent contre soi le rebondi de son ventre qui résonne et surtout les cordes sont souples, beaucoup moins tendues que sur une guitare, c’est tout doux comme toucher. C’est assez maternel au fond. Et puis ses harmonies transportent tout de suite dans un autre monde je trouve !