Cela fait maintenant plus de deux ans que je vis dans le quartier de la Goutte d’Or. J’ai beaucoup d’affection pour le lieu, mais il faut bien dire que c’est souvent « le bordel ». Ce que j’aime, c’est qu’il y règne une ambiance de vacances où rien ne semble vraiment avoir d’importance. Que je m’y balade en robe de chambre ou en tenue des grands jours, personne ne lève le sourcil. Et quand je rentre à vélo en zigzagant entre les obstacles, je fredonne souvent l’air joyeux d’Amadou et Mariam : Dimanche à Bamako.

J’ai invité Sarah-Lou Marty pour y faire quelques photos au printemps dernier et je l’ai amenée dans mes endroits préférés. Pour cette occasion, François Tamarin m’a confié sa magnifique robe Panthère givrée.

L’Église Saint Bernard

L’Église Saint Bernard est mon repère favori dans la Goutte d’Or. Je la trouve très belle avec sa grande porte toujours fermée et ses lignes néogothiques.

L’espace qui l’entoure est très agréable, bien que nous ayons cette fois assisté à une bagarre entre deux clans d’une dizaine d’hommes. Cela a pimenté notre aventure photo, mais en bonnes professionnelles, nous avons continué notre dur labeur artistique comme si de rien n’était…

Sur le chemin du 104

J’ai voulu montrer à Sarah-Lou les ponts qui traversent les voix ferrées des Gares du Nord et de l’Est. En emménageant dans le quartier, je les trouvais un peu glauques, mais j’ai vite appris à les aimer. En passant celui de la rue Riquet pour aller au 104, j’ai toujours l’impression d’être à la mer. J’émerge du petit tunnel de rues qui longe le marché de l’Olive et je déboule sur une grande ouverture, en plein air et en plein vent, comme si j’arrivais sur une plage de Normandie.

J’aime beaucoup cette fresque qui ornait le mur de la rue Ordener, en face du café Lomi en avril dernier. J’ai revu des œuvres de cette artiste dernièrement, juste devant le 104, rue d’Aubervilliers. Elle est reconnaissable à ses odalisques moustachues.

De retour à la maison

Je n’ai jamais pu lire plus d’une dizaine de pages de L’Air et les songes, mais je ne regrette pas de l’avoir acheté : il est de toutes mes mises en scènes avec son titre poétique et sa jolie couverture.

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