Ballet : l’histoire de Manon de Kenneth MacMillan

Lundi, j’ai assisté à la première de L’Histoire de Manon au Palais Garnier et j’ai eu un vrai coup de cœur. Voila un ballet qui donne envie de vivre, de tomber amoureux et de faire l’amour !
baiserLe ballet, chorégraphié par Kenneth McMillan, met en scène le roman de l’abbé Prévost Manon Lescaut, 1731 :

Dans le Paris de la Régence, la jeune Manon est entrainée par son frère dans les plaisirs faciles et la prostitution. Elle rencontre et tombe amoureuse du fidèle Des Grieux, garçon rêveur et passionné, et l’entraine dans sa chute.

Voici ce que j’ai le plus aimé :

L’atmosphère

Les tableaux m’ont parfois fait penser à Angélique, marquise des anges en ce qu’ils ont lieu dans un 18ème siècle très fantasmé.

La chorégraphie date de 1974 et la musique est extraite de diverses œuvres de Jules Massenet (fin 19ème), ce qui donne un ensemble attirant et étonnant avec :

  • des décors et des costumes d’époque

jeu

  • de grandes envolées romantiques dignes de La Dame au Camélia

manon

Je dois avouer que « l’hôtel particulier de Madame » m’a fait rêver avec ses chandeliers, son grand paravent, ses miroirs piqués et ses petites tables de jeu !

salon

Laetitia Pujol

Je ne l’avais encore jamais vue sur scène et j’ai été séduite. Elle incarnait à merveille le personnage de Manon avec ses airs de poupée de porcelaine fragile et précieuse.
duoDans l’acte II, elle y danse un solo incroyable où elle est littéralement portée aux nues par toute une succession de danseurs en collants moulants, sur une musique légèrement orientaliste. Ses ports de bras font d’elle un irrésistible serpent et elle plonge à plusieurs reprise tête en avant, vers le sol, avant de s’élever à nouveau. J’ai lu ici qu’il s’agit d’un « porté poisson », figure que Madonna ne renierait pas.

nb : je verrais bien vu la sublime Eve Grinsztajn danser ce passage.

Le fameux porté poisson

La sensualité omniprésente

De la première rencontre de Manon avec Des Grieux, à la confrontation avec Monsieur de G.M., jusqu’à l’issue tragique, règne une troublante sensualité. Plus d’un tiers des scènes se passent autour d’un grand lit à baldaquin et Manon, qu’elle soit portée ou non, est à l’horizontale la moitié du temps.
arabesque

J’ai particulièrement aimé le pas de trois entre elle, son frère Lescaut et son protecteur : elle repousse chacune de ses approches d’un coup de pointe et Monsieur de G.M., comme un gros mufle, vient lui saisir le pied pour le baiser et le renifler. Une scène avec un je-ne-sais-quoi de fétichisme qui m’a bien amusée.

hum hum

Dans le 3ème acte, il m’a même semblé que le Geôlier forçait Manon à lui faire une fellation… Beaucoup moins sensuel mais pour le coup inhabituel sur la scène de Garnier !

Les danseurs sont par ailleurs bien mis en valeur et ils sont à tomber à la renverse. Mathieu Ganio en Des Grieux donne vraiment envie de tomber en amour : il respire la passion, le désir, la tendresse… Avec ses sauts et ses arabesques, il est à croquer et l’énergie circule bien entre lui et Lætitia Pujol.
duo-final

La petite danseuse travestie

Dans la soirée à l’hôtel particulier de Madame, on y voit une jeune prostituée travestie en garçon. Il s’agissait de Lydie Vareilhes et elle a su retenir mon attention. J’avais envie de lui voler son costume de petit page : je me voyais très bien dans son pantalon court avec son tricorne à plumes ! Son look m’a fait penser à celui d’Yvonne Printemps dans Mozart.

La délicieuse Yvonne Printemps

Au delà de sa tenue, j’aurais aimé danser comme elle : elle était espiègle, nerveuse à souhait et on ne voyait qu’elle. Une danseuse que je vais suivre de près…

Je ne saurais que trop vous recommander d’aller voir Manon. C’est un ballet où l’on ne s’ennuie pas, où la danse est présente à chaque instant, bouillonnant de passion et de romantisme. Il est à Garnier jusqu’au 20 mai et vous pouvez trouver des places sur mon site fétiche : la bourse aux billets officielle de l’Opéra.

En coulisse

J’ai trouvé ces jolies photos sur le compte twitter de l’Opéra de Paris, je les partage avec vous histoire de rêver un peu plus :

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4 commentaires sur “Ballet : l’histoire de Manon de Kenneth MacMillan

  1. MademoiselleJoris

    Répondre

    Bel article 🙂

    1. Sucre d'Orge

      Répondre

      Oh merci Mademoiselle Joris ! 🙂

  2. Concours annuel du corps de ballet 2015 • Sucre d’Orge

    Répondre

    […] par la chorégraphie. Quelle présence ! J’avais déjà repéré cette danseuse dans L’histoire de Manon et elle m’avait charmée. Je suis fan, plus que jamais. Voici cette très belle variation, […]

  3. La Dame aux Camélias - Léonore Baulac, Mathieu Ganio • Sucre d’Orge

    Répondre

    […] ravages. Je l’avais déjà vu dans L’histoire de Manon en 2015 (j’en parlais ici ) et il m’a à nouveau séduite en Armand […]

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