Un week-end à Oslo

À la fin du mois de février, j’ai eu la chance d’être appelée par la Scandinavie pour un show privé. Ô providence adorée qui m’a permis de passer un week-end à Oslo !

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« Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction » Antoine de Saint-Exupéry

Je suis arrivée le samedi et j’ai quitté le pays des neiges le lundi dans l’après-midi. Je pensais que ces trois jours seraient trop courts pour profiter vraiment de la ville mais il n’en fut rien. Sachez qu’un long week-end à Oslo peut suffire à vous combler (et aussi à vous ruiner).

Dans ma valise, j’ai pris mes costumes de scène et ma robe en latex (désormais indispensable aux after-show), ma fourrure des grands froids et mon appareil photo fétiche : le Leica R3 de ma grand-mère, dont les clichés illustrent ce post.

Les ailes du désir

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L’effet magique du bois mouillé. Il parait que certains photographes arrosent exprès le sol pour gagner en luminosité.

Le premier jour, je me suis promenée à petit pas dans les rues gelées d’Oslo et le long du port. La neige hésitait à se transformer en pluie, mais sous ma chapka cela m’était bien égal.

Les mouettes paradaient dans le ciel gris et je n’ai pas manqué de les saisir en plein vol grâce à deux norvégiennes qui leurs lançaient des bouts de pain. L’occasion d’essayer une vitesse d’ouverture rapide, chose que mes photos nocturnes me laissent peu le loisir d’expérimenter faute de luminosité.

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La citadelle d’Akershus et son allure hitchcockienne
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Le long coucher du soleil et son ferry qui s’éloigne

Le calme ouaté de la ville et sa lenteur m’ont évoqué l’atmosphère de ce film de Wim Wenders, « Les ailes du désir ». Les dégradés de gris et le silence d’Oslo en font un endroit propice à la solitude, la rêverie et l’introspection. C’est du moins ce que j’ai ressenti à ce week-end là.

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La brume dans le port, au petit matin

Des pas sur la neige

Le dimanche matin, j’ai pris la ligne 1 du métro jusqu’à son terminus : Frognerseteren. Le train est vite sorti de terre pour traverser des jardins privés et grimper sur les hauteurs de la ville, prenant à chaque arrêt toujours plus de norvégiens en habit de ski. Le wagon s’est alors transformé en remontée mécanique dans laquelle chacun fartait ses lames de ski de fond.

En arrivant au sommet, je me suis retrouvée dans le grand blanc, et en quelques minutes tout le monde avait chaussé ses skis et s’était enfoncé dans les sapins. J’étais la dernière sur le quai et je me suis mise à suivre les skieurs, à pied.

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Un air de petit poucet
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Quand les parisiens vont au jardin du Luxembourg, les Osloïtes jouent dans la neige. #jaimeparismais

En redescendant sur Holmenkollen, je suis tombée nez à nez avec l’immense ski jump à la cambrure digne de celle des danseuses du Crazy Horse. Rien que sa vision m’a donné le vertige et il m’a plus fait penser à un moyen d’éliminer des opposants politiques qu’à un complexe sportif.

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Clair de skieuses
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Apparition surréaliste de l’effrayant ski jump
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Encore ce drôle d’effet de rideau noir

Au pays de Munch

J’ai même eu le temps de partir à la pêche aux Munch en visitant le musée national qui offre une magnifique salle dédiée au peintre. Je suis restée longtemps devant l’énigmatique « Danse de la vie », dont la composition et la robe rouge m’ont fait penser aux ballets de Pina Bausch.

Seen in Oslo: Edvard Munch « the Dance of Life » 1899 #Oslo #munch #nationalgalleriet #painting #life

Une photo publiée par Sucre d’Orge, Burlesque Dancer (@sucre_dorge_burlesque) le


Le musée Munch quant à lui présente régulièrement des expositions temporaires croisant l’oeuvre d’Edvard avec celle d’autres artistes, plus ou moins insolites.

Quand j’y suis passée, c’étaient les photographies de Robert Mapplethorpe qui étaient mises en parallèle. Je dois dire que la rencontre était inattendue et intéressante. C’était la première fois que je voyais les clichés de Mapplethorpe et je les ai trouvés très inspirants. Quel grand écart entre ses photos bdsm trash et celles prenant pour objet des tulipes ! J’ai aussi été saisie par la confrontation entre son portrait de Patti Smith et celui de la Madonne de Munch :

Le plaisir de l’instant

J’espère pouvoir retourner à Oslo, pourquoi pas pendant l’été pour apprécier une autre lumière. La ville y serait sans doute plus animée et pour sûr je me sentirais plus légère sans mon grand manteau.

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Réflexion portuaire

J’aime toujours autant faire des photos avec cet appareil argentique, faire le choix de déclencher ou d’attendre un meilleur moment, qui ne viendra peut-être pas, et de prendre le risque de rater une occasion à force de lui tourner autour. Quand je réussis certaines prises, je me sens si contente que je suis presque soulagée de les posséder, comme je suis soulagée d’avoir fait certaines rencontres sans lesquelles la vie serait différente. L’instant, parfois déterminant, ne tient pas à grand chose.

Mais assez de philosophie de comptoir ! Je vous laisse sur ce souvenir arctique :

Prise pour une russe par des russes, once again ❄️❄️❄️#Oslo #snow #russiangirl

Une photo publiée par Sucre d’Orge, Burlesque Dancer (@sucre_dorge_burlesque) le

4 commentaires sur “Un week-end à Oslo

  1. Alexandra Banti

    Répondre

    Très belles photos !
    J’adore l’argentique, et encore plus pour les souvenirs de voyages ou de la vie de tous les jours. Ca donne tout de suite une autre dimension je trouve.

    1. Sucre d'Orge

      Répondre

      Merci Alexandra, venant de toi, le compliment me fait d’autant plus plaisir !

      C’est vrai que le résultat a toujours quelque chose d’extra-ordinaire, au sens premier, avec la photo argentique.

  2. Alia

    Répondre

    Ça fait rêver… et tes photos sont magnifiques!
    Merci pour ce beau billet.

    1. Sucre d'Orge

      Répondre

      Merci Alia !
      Le prochain article de photos de voyage sera peut-être consacré à … Pékin ! 🙂

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