J’aurais voulu commencer l’article par une représentation de Saint-Valentin en porte-jarretelles, mais je n’en ai pas trouvée. Je lance donc un S.O.S à mes illustrateurs préférés pour pallier ce manque !
Il est des choses qui, lorsqu’elles ne sont pas complétement intégrées comme habitudes, sont parfois laissées au placard pour une période indéterminée. Je pense par exemple aux étirements du soir, au fait de monter les escaliers sur la pointe des pieds, de faire une jolie mise en plis après chaque shampoing… Mais il suffit souvent d’une conversation, d’un livre ou d’un film, pour qu’elles reviennent à l’esprit et dans nos usages.
Mettre des bas en fait partie. J’en déçois peut-être certains en disant cela et j’en rassure sûrement d’autres, mais oui, il m’arrive d’oublier mes bas nylon dans leur boîte, surtout par ce froid !
Pourtant, je les ressors toujours avec une même joie intacte et cet étonnement : comment ai-je pu m’en passer ?
En ce jour de Saint-Valentin, où peut-être de nombreuses paires de bas seront remises à l’honneur, j’avais envie de vous raconter mes premiers échecs expériences et les leçons que j’en ai tirées.
Louis XVI, Lénine et le porte-jarretelles
Le 21 janvier, c’est l’anniversaire des morts de Louis XVI et de Lénine. Dans une autre vie où je passais mes journées à (faire semblant d’) étudier, les jeunes gens avaient l’habitude de se rallier, vestimentairement du moins, à la cause royaliste ou communiste, en ce jour de commémoration.
Un historien malin nous faisait remarquer que chaque année l’élégance était du côté de la droite. Il est vrai que les jabots blanc et les vestes de velours noirs étaient plus chics que les tenues choisies par les Léninistes.
J’ai voulu renverser la vapeur, avec l’inconscience et l’insolence qui nous habitent à 20 ans.
J’ai trouvé des bas rouges opaques, à coutures noires et soldés : parfaits pour porter le deuil de Lénine avec classe (sans mauvais jeu de mots). Mais je n’avais pas encore de porte-jarretelles. Le seul qui restait dans les bacs de la boutique était un peu trop grand pour moi. Je l’ai quand même acheté, me disant qu’il ferait l’affaire.
Grave erreur. J’ai passé ce 21 janvier à sentir mes bas glisser dangereusement, emportant avec eux ce maudit porte-jarretelles. Heureusement que je ne portais pas une jupe trop courte.
Bilan de la journée : je n’ai que très moyennement contribué à rendre le léninisme plus attractif et j’en ai gardé un si mauvais souvenir que je n’ai plus porté de bas pendant des années.
Ce n’est que bien plus tard que j’ai retenté ma chance.
L’école des femmes
Par une étrange destinée, j’ai, pendant presque un an, rejoint la marque Chantal Thomass pour me consacrer quelques heures par semaine à la vente de ces merveilles. J’étais donc à bonne école et j’ai pu y acheter un porte-jarretelles digne de ce nom : raffiné mais robuste, confortable mais bien ajusté.
Puis j’ai découvert Cervin et le délicieux fétichisme régnant dans son showroom lorsqu’il se transformait, la nuit, en speakeasy. C’était l’endroit idéal pour parfaire mon éducation. Nylon, soie, gaines, talons cubains, américains, couleurs fumées, noir charbon, parme, vert d’eau…: ce showroom, c’était le paradis du bas, la rue d’Ulm des adeptes du porte-jarretelles.
Les collants. Des bas sans issue. Il faut toujours maintenir un peu d’espoir…
Mes leçons
Je n’apprendrai sans doute rien ici à mes lectrices éclairées, mais voici trois conseils pour les plus débutantes :
- Choisissez un porte jarretelle à votre taille : il doit bien vous maintenir et si vous tirez sur ses jarretelles, il ne doit pas descendre d’un seul centimètre
- Préférez des accroches métalliques et un peu larges : celles qui sont fines et en plastiques sont moins solides et moins fiables
- Si vous choisissez des bas coutures, préférez un porte-jarretelles à six jarretelles au lieu de quatre, elles empêcheront vos bas de vriller et vos coutures de dévier
Les ateliers porte-jarretelles
J’ai eu l’occasion de mettre en image ce savoir encyclopédique.
Si vous souhaitez renforcer votre expertise sur l’art et la manière de porter des bas et découvrir mon ramage, ces ateliers porte-jarretelles sont faits pour vous !
nb : Les bas sont de chez Cervin, les mules et les cuissardes de chez Ernest, les déshabillés sont vintage, grâcieusement prêtés par mon amie Sorrel, enfin, le fauteuil vient tout droit de mon salon !
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Comment choisir vos bas et votre porte-jarretelles ?
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Comment enfiler vos bas?
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Pour vous Messieurs…
Cette vidéo est sans aucun doute ma préférée. J’espère qu’elle inspirera tous ceux qui souhaiteraient retirer des bas avec élégance et doigté au moment fatidique.
N’hésitez pas à m’écrire pour me faire part de vos expériences, je rêve déjà d’une rubrique « Le courrier du nylon » !
Pour aller plus loin :
Cet article, émaillé de la verve inimitable d’Yves Riquet.
Caroline
Merci! Bonne saint Valentin 🙂
Sucre d'Orge
Bonne Saint-Valentin à toi et tes félins ^^
loison
Très bel article ! <3
Sucre d'Orge
Merci Mademoiselle Loison ! Ravie de te retrouver parmi mes lectrices 🙂
Même si cet article n’a du te révéler aucun secret…
elsa
-je me répète hein- mais je suis tellement fan de la dernière vidéo et de tes intonations si sérieuses et si médicales! le contraste est savoureux!
GLOIRE A SUCRE D’ORGE toujours « classe dans ses luttes » et VIVA LENINE et la « lutte des classes »
Sucre d'Orge
🙂
Aaaaah, Elsa !
Cette soirée d’avant première restera inoubliable. En plus, c’était un soir de Saint Valentin.
Et oui, restons classe dans la lutte et osons nos looks les plus ultimes pour le Grand Soir !