Quand mes amis veulent venir me voir sur scène, je leur donne immanquablement ma prochaine date au Cabaret Burlesque qui a lieu tous les week-ends sur la très jolie péniche de La Nouvelle Seine. C’est simple, j’y danse un vendredi et un samedi par mois, entourée de quatre autres artistes différents. Parfois, quand le délais le permet, je prévois ma venue en fonction de leurs disponibilités et je leur fais même souvent choisir les deux numéros que j’y ferai, histoire qu’ils ne voient pas toujours les mêmes ! Je suis dévouée n’est-ce pas ?
Le cabaret burlesque backstage
Depuis que ma grand-mère m’a donné son appareil photo argentique, mon terrain de jeu préféré a été les loges du Cabaret Burlesque. Entre deux numéros, en plein changement de costume, je le saisis souvent pour tourner comme un moustique autour de mes camarades.
Un peu à droite, ah non, on me voit trop dans le miroir, un peu plus à gauche, attend, ne bouge pas, regarde comme tout à l’heure, non tu poses trop maintenant. Ne bouge pas, ne bouge pas, je fais la mise au point, ah zut, j’ai oublié d’enclencher la pellicule, attends, je refais la mise au point. Et ça n’en finit pas. Mais qu’est-ce que je peux être contente quand je récupère les négatifs et que je découvre les prises ! Et cette joie est encore démultipliée quand j’envoie le résultat aux modèles et qu’il leur plait autant qu’à moi.
Ci-dessous, par ordre d’apparition : Soa de Muse, Mamz’elle Plum’ti, Séléné du Styx, Mara de Nudée et sa cousine Mathilda, Tom de Montmartre.
Images d’un monde flottant
Sur la péniche, ça tangue. On tremble souvent pour celui ou celle qui est sur scène au moment où le sillage d’un lourd bateau mouche nous fait chavirer à tribord. Et les récits épiques ne tardent pas, à la fin du numéro, à révéler comment le pas de côté a presque dérapé en grand écart et comment la pause finale a failli être ratée.
Pour l’objectif aussi ça boulègue, la mise au point est hasardeuse, mais je croise les doigts, j’arrête de respirer et j’appuie sur le déclencheur.
Ci-dessous : Sattyna Tsé Tsé, Cherry Lily Darling et moi, Luna Moka et Soa de Muse, Kirby Marzelle et Rosabelle Selavy, Tom de Montmartre.
La magie des tatouages
Le rendu des tatouages me fascine toujours. Ils donnent une intensité magique au noir et blanc et ressortent nettement sur la peau.
Ci-dessous : Kiki Beguin, Luna Moka, Miss Glitter Painkiller.
Tout ce qui brille
À l’opposé du noir intense des tatouages, j’ai nommé les cristaux Swarovski, ces minuscules éclats scintillants collés par milliers par les effeuilleuses burlesques sur leur lingerie. Ils semblent surgir de la photographie. C’est avec la pellicule Ilford Delta 400 que j’ai eu pour l’instant le meilleur rendu des contrastes. J’ai essayé une fois la Kodak Tri-X mais je l’ai moins aimée.
Ci-dessous : Rosabelle Selavy, Mara de Nudée, Petula Goldfever.
La fabrique des divas
Le temps passé dans les loges est celui de la métamorphose. Parmi les plus spectaculaires du Cabaret Burlesque, citons celle de Soa de Muse, diva parmi les divas qui sait comme nul autre donner naissance à d’autres visages à coup de truelle d’illuminateurs, de contouring et de faux-cils…
Ci-dessous : Soa de Muse, Canelle Doublekick, Petula Goldfever, Kirby Marzelle et moi.
Bientôt une exposition ?
Je ne vous cache pas que je caresse cette idée depuis plusieurs mois. Mais il faudrait déjà que j’apprenne à tirer moi-même mes photos. Le travail lors du tirage semble révéler une infinité de possibilités et c’est quelque chose que j’aimerais expérimenter. Ce n’est pas faute d’avoir essayé dans l’année, accompagnée du talentueux Eric Keller. Manque de chance, le samedi matin où nous devions avoir le laboratoire, nous sommes arrivés devant une porte close. Nous nous sommes consolés en terrasse, c’était un des premiers beaux jours du printemps. Comme j’étais vraiment malheureuse et qu’un thé n’aurait pas suffi à me remonter le moral, j’ai aussi mis la main sur une jupe vintage Courrèges rose pale présentée dans la boutique d’à côté. Je suis incorrigible et en attendant je n’ai toujours pas fait mes propres tirages. Il est temps que je recontacte ce labo, ou un autre d’ailleurs, si vous avez des pistes, je prends !
Ci-dessous : Tom de Montmartre et Cherry Lily Darling, Soa de Muse et Cherry Lily Darling, Séléné du Styx, Soa de Muse avec Cherry Lily Darling et Tom de Montmartre, Tom de Montmartre, Luna Moka.
Venez nous voir sur scène !
Où et quand ? Le Cabaret Burlesque c’est tous les vendredi et samedi de 23h à minuit, les 28 et 29 juillet puis à partir de septembre, à La Nouvelle Seine, péniche sur berge, face au 3 quai Montebello, Paris 5ème.
Vous pouvez trouver vos places sur BilletRéduc.com et lire toutes les critiques – dithyrambiques – par ici !
Je vous laisse avec ce portrait de la « Chef », j’ai nommé Valentina del Pearl, qui tient le gouvernail d’une main de maitre depuis plus de 4 ans et n’hésite pas à ramener quelques bonnes bouteilles en loge pour hydrater ses matelots…
Huguette
Magnifique ! Je vois que le Leica ne chôme pas et c’est très bien qu’il continue à avoir une vie dont il ne se serait jamais douté …
Toutes ces images sont très belles et méritent d’être vues. Un aperçu aussi du « monde de la nuit ».
Tout ça en noir et blanc qui rend si bien toutes les nuances et qui permet tant de subtilités au tirage.
Belles images à venir …..
You must go on.
Sucre d'Orge
Merci Mamy !
Il ne chôme pas en effet !
Gros bisous
Olivier
Superbe travail de portraits noir et blanc de ce monde si haut en couleurs de ce monde où les plumes paillettes tatouages donnent une autre dimension imaginaire. J espère que bientôt vous pourrez tirer vos photos vous même et pourquoi pas éditer un album. Cordialement
Sucre d'Orge
Merci beaucoup Olivier,
les tirer moi-même, j’ai essayé, mais je préfère confier ça à Fred Goyeau qui fait un travail magnifique !
J’ai exposé certains de ses tirages déjà, j’espère en exposer à nouveau bientôt,
quant à l’album, c’est aussi un projet en cours, à suivre…
Très bonne journée !