Pina in the ring

En avril, j’étais invitée à l’inauguration d’un nouveau club de boxe, ou plutôt devrais-je dire du « Silencio » de la boxe, tant il est beau et chic : Le Temple.

Je m’étais habillée comme une ballerine pour l’occasion : une longue jupe de mousseline plissée rose poudre et un body noir. C’est en voyant les grands sacs de frappe que j’ai eu l’irrépressible envie de me jeter sur eux en faisant des arabesques.

Il m’est alors apparu évident que Pina Bausch aurait pu mettre en scène l’une de ses créations dans ce lieu de violence cultivée.

Merci à Cyril Durand, le fondateur, qui nous a laissé Le Temple, le temps de donner libre cours à ce délire. Merci à Stella Polaris, mon intrépide camarade de jeu, d’avoir accepté cette mission et merci à Xavier Généreux, notre photographe de choc.

1er round : Kontakthof

Dans la salle de frappe, j’imaginais les femmes de soie de Kontakthof se déhancher et se planter au milieu des sacs de cuir

Je n’ai vu que quelques ballets de Pina Bausch et le film de Wim Wenders, « Pina ». Je dois avouer que je ne suis pas toujours très fan. J’y vois un discours sans fin sur la femme dans tous ses états : la mère, l’amante, l’indépendante, la souffrante, l’amoureuse, etc. que ma misogynie latente et déplacée tend à me faire dénigrer*.

Ceci dit, je suis sous l’emprise de son esthétique : les cheveux longs, les robes fluides de couleur, les mouvements marqués, l’expressionnisme de chaque danseur… J’ai un peu le même rapport à Pina Bausch qu’à un film que je n’aimerais pas trop mais auquel je penserais souvent. La preuve en est, j’ai immédiatement eu ces « Pina flash » en entrant dans le Temple en talons hauts.

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J’aime bien le rendu de la soie drapée, avec ces ombres il y a un côté Tamara de Lempicka (en toute modestie…)

2ème round : Les rêves dansants

I could never be Pina Bausch

La danse contemporaine, c’est parfois un peu comme l’art contemporain, on a l’impression que l’on pourrait en faire autant et en fait… non.

En pensant à ce shooting, j’ai regardé de nombreuses vidéos et j’essayais de m’imprégner de l’esprit de Pina Bausch. Mais je me suis heurtée à plusieurs difficultés : y a-t-il des attitudes propres à la chorégraphe ? Comment les identifier ? Comment les reproduire ? Et surtout, comment fixer le mouvement sur une photo ? Comment dire Pina Bausch de façon statique ?

Côté look, j’étais plutôt contente de nos tenues, assez « Orphée et Eurydice »; côté chorégraphie, j’ai vite déchanté. Nous avons fait au mieux, avec beaucoup de bonne volonté, mais voila, n’est pas Pina qui veut.

Serait-ce un grand jeté ?

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3ème round : Looking for Pina

Nous nous sommes peu à peu éloignées de Pina Bausch et la séance a inexorablement glissé vers quelque chose de plus « Bettie Page on the ring ».

Deux filles, un ring, de la lingerie Chantal Thomass. What else?
Chassez le naturel…
Comment résister à la tentation du cocard à paillettes ?

Inspirations

Cliquez sur les images pour les agrandir

 

 

  • Kontakthof, 2000



 

  • Kontakthof, 2014



 

  • Orphée et Eurydice



 

* Ne bondissez pas trop vite, cette misogynie se manifeste surtout au Théâtre de la Ville ou à Chaillot, devant, le plus souvent, un ballet de Carolyn Carlson du type « Blue Lady »

L’adresse :
Temple | Noble Art 
11 rue Molière – 75001 Paris
 

Je vous prépare bientôt un article sur le cours d’essai de boxe auquel Stella et moi avons courageusement participé.

>>> Découvrez ici l’article de Stella Polaris consacré au shooting !

8 commentaires

  1. Tres belles inspirations, très belle réalisation!
    J’ajoute que pour moi aussi Pina c’est les robes! J’ai essayé de les reproduire plus d’une fois! Et bien sur le sacre…
    MERCI pour cette belle série!

    1. Bonjour Caroline,

      Merci pour ce commentaire !

      Oui, les robes sont toujours très impressionnantes, d’autant qu’elles sont bien portées et magnifiées sur scène par le mouvement.

      Pour celles du shooting, il y a du Kookai, du Westwood et du Céline. Je ne dirai pas qui est qui, au lecteur de deviner ! ^^

  2. Bravo!

    Vous êtes surprenantes et contrairement à ce que tu penses tu as compris beaucoup de choses sur l’art contemporain. En fait tu es toujours là où on ne t’attend pas. J’aime ce que tu fais.

    Cathy

    1. Merci Cathy, ton commentaire me touche. Venant de toi, de tels compliments sont particulièrement encourageants :) j’en profite aussi pour te remercier pour tes cours sans lesquels mon grand jeté serait encore plus bas ! Merci, merci, merci !!!

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